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  Là où le soleil brille
 Il était une fois, un petit papillon qui était un grand voyageur. Il se promenait de champ en champ et de vallée en vallée sans jamais s’établir. Il se déplaçait sans destination précise tout en laissant le vent le guider. Il n’aimait pas les forêts profondes et encore moins le froid. Il appréciait prendre le temps de reposer ses petites ailes à la chaleur sur une branche d’arbre après une longue envolée. Parfois, lorsque son esprit se mettait à vagabonder, il lui arrivait de regarder dans le ciel les oiseaux qui migraient et il se disait qu’ils avaient de la chance, eux, de savoir où ils allaient. Il ne comprenait pas pourquoi il n’était pas comme eux. Pendant les deux semaines qu’il avait passées dans son doux cocon, il s’était senti seul... étrangement seul, en fait, et cela n’avait pas changé depuis. Il passait son temps à chercher... quoi? Il l’ignorait. Il semblait toujours insatisfait. Seulement, il savait qu’il ne restait jamais longtemps au même endroit. Il ressentait le besoin ou plutôt l’instinct de partir pour trouver autre chose... quelque chose qui le retiendrait. Un jour, il se posa près d’un étang où résonnaient des croassements de crapauds. Soudain, il sentit un poids sur sa tige de quenouille et il se mit à basculer vers
le sol. Une grande libellule vint se poser à côté de lui. C’était la première fois qu’il se trouvait aussi proche d’un autre insecte. Ce n’était pas faute d’avoir essayé, mais chaque fois qu’il avait tenté de parler avec les autres bestioles, elles détournaient la tête ou partaient en l’ignorant. Il se disait que c’était probablement sa petite taille qui le rendait invisible aux yeux des autres. Lorsqu’il se retourna vers la libellule, il se rendit compte qu’elle le regardait elle aussi. Elle l’observait non pas avec des yeux de mépris ou d’indifférence, mais bien avec un regard rempli de curiosité. Elle qui n’avait jamais quitté son étang s’était toujours demandé ce qu’il y avait au-delà de ces jolis roseaux. Alors, le papillon se mit à raconter ses excursions. L’insecte de l’étang l’écoutait avec passion et s’accrochait à chacune de ses paroles. Le minuscule papillon éprouva alors un étrange sentiment. Il avait beau avoir parcouru les plus beaux paysages et croisé les plus majestueux animaux, jamais il n’avait eu ce sentiment qui lui faisait tant de bien. Bien vite, les deux devinrent inséparables. La libellule lui fit visiter l’étendue d’eau et lui présenta les autres animaux qui y vivaient. Au fil des jours, il ne ressentit plus le besoin de voyager et
n’envia plus les oiseaux. Il se rendit compte qu’en fait, depuis tout ce temps, il cherchait quelque chose. Maintenant qu’il l’avait trouvé, il se sentit enfin chez lui, ici à l’étang ensoleillé de la libellule.
P.-S. Ceci est une œuvre de fiction. Pour les entomologistes qui se seraient sentis offusqués par la distorsion des événements de ce conte, sachez que j’ai bien été informée sur la loi de la nature et de la chaîne alimentaire. ;)
  La chance des citadins
Vivre en ville peut être considéré comme un privilège par certains, surtout par les jeunes qui veulent s’impliquer dans leur école avec des activités parascolaires. Comparativement aux jeunes de la ville, les élèves des régions doivent parfois faire jusqu’à une heure de route entre leur établissement scolaire et leur domicile afin de participer aux activités offertes après les heures de cours. Cette heure est une heure perdue qui aurait pu servir à terminer des devoirs ou même à profiter d’autres loisirs. Certains jeunes font donc le choix de sacrifier le sport ou les arts qu’ils auraient voulu faire pour réussir leurs études.
De plus, les parents des jeunes en région doivent souvent modifier leur horaire de travail afin d’arriver à l’heure de la fin de l’activité. Donc, certains élèves se retiennent pour ne pas déranger leurs parents ou, à l’inverse, des parents ne peuvent simplement pas voyager leurs enfants. Cela prive un grand nombre d’élèves du sentiment d’appartenance qui est si important à la vie sociale des adolescents.
Les écoles pourraient mettre en place des transports organisés pour alléger le fardeau des voyages constants et ouvrir leurs activités à une plus grande population. Aussi, elles pourraient planifier des midis où des activités sont offertes à tous pour permettre à ceux qui ne peuvent pas se déplacer d’avoir la chance de participer en groupe à une activité qu’ils aiment vraiment.
Étant en 5e secondaire, je ne verrai sûrement pas ces changements mis en place, mais j’espère de tout cœur que mon frère et mes sœurs pourront profiter pleinement de leur secondaire sans à devoir se soucier des déplacements.
                             Béatrice Beaulé
5e secondaire
Émile Richard
5e secondaire
ZIG ZAG - La voix des jeunes de la MRC du Granit SECONDAIRE
  


















































































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