Par Liliana Cormier, 5e secondaire

35 000. C’est le nombre estimé de décisions que nous prenons chaque jour, volontairement ou involontairement. C’est environ 1 choix toutes les 2 à 3 secondes que fait notre cerveau, des choix qui sont prédestinés pour la plupart à notre survie ou à notre confort. Dans la vie de tous les jours, il n’est pas rare de constater à quel point notre société est rendue égoïste. Je vous pose la question. Qui n’a jamais dit ou entendu « Oui, mais moi… »? Nos désirs et nos choix sont souvent motivés par le fait de vouloir toujours mieux. Pour qui? Pour nous. Cette volonté à toujours obtenir tout plus rapidement s’est d’autant plus accrue par les technologies s’améliorant de manière exponentielle. Les intelligences artificielles, comme les algorithmes, permettent de toujours avoir plus de rapidité, mais elles prennent de nombreuses décisions à notre place. Par contre, j’en conviens, internet nous a permis de grandes avancées. Maintenant, il nous est possible d’en apprendre beaucoup plus que les générations précédentes, et ce, beaucoup plus rapidement, mais à quel prix? Ces intelligences nous gavent de ce que nous avons envie de voir. Vous souvenez-vous de la première fois que vous avez créé votre compte TikTok ou encore Spotify? À cause de leurs questionnaires, les applications peuvent vous connaître avant même votre première utilisation. Au fil du temps, elles peuvent discerner vos goûts mieux que vous-même et sont perfectionnées pour vous garder le plus longtemps possible sur leur plateforme. Ces programmes ont la possibilité de vous faire découvrir de nouveaux sujets qui vont assurément vous plaire. Ainsi, ils ont la possibilité de vous créer une nouvelle passion ou encore une nouvelle opinion à défendre. De nombreux moyens de communication peuvent nous permettre d’intégrer des groupes avec ce même intérêt, comme Twitter, Pinterest ou YouTube. Grâce à ceux-ci, il nous est facile de tisser des liens avec des gens qui peuvent être à des milliers de kilomètres. Alors, pouvons-nous réellement dire que nous vivons ensemble? Est-ce que vivre ensemble, c’est se parler à distance? Si l’on compte tous les sujets qui sont de plus en plus controversés dans les médias, toute la haine qu’il est possible de voir dans les discussions ou les commentaires, comment vivre en harmonie alors qu’il n’y a plus de filtre dans les médias et que chacun écrit ses pensées à des gens qu’il ne verra jamais en face? Est-ce cette image que nous souhaitons laisser aux futures générations? Des contenus qui sont constamment jugés, des minorités qui vivent de la discrimination. N’oubliez jamais que lorsque vous commentez une publication, la personne rabaissée peut être votre voisine, votre collègue, votre sœur… Dans ces conditions, vivre ensemble devient de plus en plus un défi avec cette technologie qui nous éloigne et approche à la fois. Les gens d’aujourd’hui sont de plus en plus isolés et pourtant, ils ont l’occasion de faire de nouvelles connaissances chaque jour. D’un autre côté, nous nous sommes sédentarisés et sommes désormais quasi tous dépendants les uns des autres. Rares sont les personnes pouvant affirmer être autosuffisantes. En 2011, au Québec, c’est 81 % de la population qui vit en milieu urbain, et qui, en conséquence, dépend du reste de la population pour se procurer de la nourriture, des biens et des services. Nous travaillons majoritairement pour les autres et ces emplois sont une excellente source de socialisation. Mais, je le demande honnêtement : quand avez-vous eu pour la dernière fois une vraie conversation avec un.e collègue? En réalité, même en face des gens, nous avons tous les yeux collés sur nos écrans. Aujourd’hui, une bonne partie de la population est de plus en plus stressée, et vous seriez surpris d’apprendre que les cellulaires sont en quelque sorte une pression et un stress supplémentaires à notre quotidien. Les médias nous donnent l’impression de devoir être parfaits. Faux! Personne ne peut être parfait. Les messageries veulent que nous soyons toujours prêts à répondre à la seconde près. Faux! Personne ne peut être assez proactif pour ça. Alors maintenant, j’aimerais vous poser quelques questions. Pourquoi la nouvelle génération de cellulaire est-elle aussi importante alors que vous avez une vie complète qui vous attend devant vous? Avez-vous peur de faire de nouvelles connaissances, de sortir de votre bulle de confort technologique, ou de vous sentir aimé par de réelles personnes? Déposez votre cellulaire, lâchez prise et allez-y!