Frédérique Vachon, citoyenne de Val-Racine

Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours été fascinée par les relations humaines. Je cherchais à comprendre de quelle manière je pouvais trouver ma place au sein de ma famille, auprès de mes amis et dans un groupe scolaire. J’adorais passer du temps avec les adultes, car j’essayais de comprendre les différentes dynamiques dans un groupe et comment autant de personnes pouvaient coexister ensemble.

Ce n’est pas un hasard si j’ai décidé de consacrer ma vie à l’enseignement des enfants. Bien évidemment, j’adore voir la fierté dans le regard d’un enfant qui a compris et appris quelque chose. Mais, ce qui me fait réellement vibrer, c’est d’accompagner les enfants dans leur développement individuel et social. Lors de la rentrée scolaire, quand les enfants prennent place dans la classe et que nous sommes tous réunis pour la première fois, c’est là que la magie opère. Une nouvelle entité vient de prendre forme : la classe, NOTRE classe. C’est à cet instant que le vivre-ensemble prend tout son sens.

Je conçois la classe comme une microsociété démocratique. J’estime que mes élèves doivent prendre pleinement part à la vie communautaire au sein de notre groupe. J’ai toujours en tête que mes élèves seront les adultes de demain et je tente de les préparer au mieux à devenir des citoyens impliqués et épanouis. Concrètement, cela signifie que je dois jongler avec l’importance du développement du caractère unique de chacun et l’harmonie à l’intérieur du groupe. Pour que cela soit possible, mon rôle, en tant qu’enseignante, est de mettre en place une structure qui favorise le respect, puisqu’il est au cœur du vivre-ensemble. Il faut favoriser une ambiance, des attitudes et des comportements qui permettront à tous de se sentir bien et respectés.

On enseigne aux enfants à parler, à lancer, à compter, mais on oublie parfois qu’il faut aussi leur apprendre à bien vivre en société. De bien vivre ensemble ne signifie pas que l’on doit tous être pareils. Chacun apporte à la société par son unicité et sa différence. Mais c’est ensemble que l’on détermine quels seront les droits, les devoirs et les libertés auxquels nous devrons tous adhérer. Le meilleur outil pour y parvenir est l’usage de la saine communication.

Quand je me suis établie dans le village de Val-Racine, j’ai eu envie de prendre part à ma communauté et de m’impliquer davantage. C’est pourquoi j’ai décidé de me présenter aux élections comme conseillère municipale. Dans cette expérience démocratique, les décisions sont prises par la majorité, comme dans bien des contextes. S’assurer de faire les meilleurs choix pour la communauté signifie parfois de mettre ses idéaux et ses opinions de côté et de se rallier à la majorité. On perçoit souvent les gens œuvrant en politique comme étant des personnes qui revendiquent et qui ont de la facilité à communiquer. Je crois cependant que la plus grande qualité que peut avoir un élu est d’être à l’écoute des citoyens et d’être leur voix lors des prises de décisions.

En somme, pour moi, le vivre-ensemble, c’est à la fois d’accueillir les différences des autres tout en s’affirmant de façon bienveillante afin de trouver au mieux un terrain d’entente pour tous. Dans cette époque où la prise de parole est accessible, possible et encouragée, je crois que nous devrions mettre davantage d’effort à tenter de comprendre l’autre et à faire preuve d’un peu plus d’écoute.