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  La magie des ombres: un amour naissant
Audrey Boucher, 4e secondaire, Nantes
Il y a quelque temps, j’étais arrivée dans ce monde. Pendant toute mon
enfance, j’avais passé une
normale jusqu’à ce que je traverse
ce portail qui m’amena dans ce
monde magique, mais dan-
gereux. J’avais appris que mon
passé n’avait été que mensonge
et que, moi aussi, j’avais des
pouvoirs, que j’étais une sorcière. Au moins, j’avais rencontré Aaron pour me soutenir dans ces épreuves et m’aider à vaincre la menace qui planait sur nous.
Ce soir, nous avions prévu de passer un peu de temps ensemble, sûrement un énième entraînement comme à l’habitude. Dès que nous nous rejoignîmes, je remarquai déjà son habit plus soigné qu’à la normale. Cette chemise blanche était des plus élégantes sur lui. Sans dire un mot, il me conduisit vers un lieu inconnu, mais familier. Il s’agissait d’un portail presque identique à celui que j’avais utilisé pour arriver dans cette dimension. Était-ce un moyen de me ramener chez moi? La seule chose à laquelle je pensais était «non, pas maintenant». Je fus soulagée de constater que, en le traversant, nous étions restés dans ce monde.
Je ne pouvais pas partir maintenant, j’avais trop de choses à régler et surtout je ne voulais pas m’éloigner de lui. Aaron m’était deve- nu trop important pour m’éloigner de lui, pour l’aban-
donner.
Aprèsêtrepassésàtravers cette lumière blanchâtre, nous arrivâmes à la mer. Eau turquoise, palmiers, fleurs exotiques
et sable blanc composaient cet endroit majestueux. Le regard de mon ami voulait tout dire. Il ne m’avait pas amenée ici
pour un entraînement, mais juste pour
passer du temps avec moi. Je rougis face à son timide sourire. Nous nous amusâmes, dans le sable chaud, jusqu’au coucher du soleil. Nous étions maintenant assis au sol, ma tête reposait sur son épaule. Nous n’avions pas besoin de nous parler pour nous comprendre. Sa simple présence me suffisait. Je me tournai un peu plus vers lui, il me dévorait des yeux. Son visage se rapprocha de moi pour venir sceller nos lèvres. Ses lèvres
étaient douces, chaudes, agréables. Notre baiser s’intensifia avant de nous écarter, à bout de souffle. Lui, comme moi, rougissions, emportés par l’euphorie du moment.
Il caressa ma joue, puis vint murmurer à mon oreille la raison pour laquelle il m’avait offert des roses blanches un peu plus tôt. «Elles ont plusieurs signifi- cations, dont celle d’exprimer un amour secret. Sache que j’ai succombé à ton charme, Amaya, et que je ne peux y résister.» Je l’embrassai en guise de réponse. Je levai ensuite les yeux au ciel pour observer les étoiles filantes et fis un vœu : « Que notre amour soit
éternel! »
 vie
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 La Tempête
Namiella Pépin Laplante, 5e secondaire, Lac-Mégantic
  Dans tes yeux, y’a des océans qui fondent pis qui coulent sur tes joues. Dans ta bouche, le goût salé de la noyade persiste. Dans tes poumons, l’eau d’une
mer au complet
t’empêche de
reprendre ton
souffle. Ton cœur
est un navire qui
tangue dangereu-
sement sur les
grandes tempêtes.
Dans tes veines coulent descascadesrugissantes,ton
corps entier est une marée haute de larmes et de coquillages. Dans ton fjord intérieur, tout au fond du grand fleuve agité qui t’habite, derrière les chutes d’eau de tes pleurs se cachent des trésors, des perles éclatantes, des poissons multicolores.
Sous la houle et la tempête, dans les profondeurs de ton âme, dans les
abîmes de ton cœur de s i r è n e s e
trouvent des fleurs par centaines. Tupensesquet’esremplià
ras bord d’eau salée, froide et noire. Mais tu débordes de beautés cachées dans tes
sablesmouvants.Tutesens comme un oiseau prisonnier desvagues,avaléparlesflots,
maisaufonddetoi,y’aungrand jardinremplid’arbrespisdefleurs pis d’aurores boréales où tu pourras t’envoler, les ailes déployées en salut aux étoiles.
Un jour, bientôt j’te promets, tu vas trouver en toi ce que tu cherches depuis toujours. L’eau qui
déborde de tes yeux pis qui ruissèle sur tes joues va finir par sécher, pis à sa place vont pousser des fleurs magnifiques. La tempête de ton cœur t’avalera pas, tu vaslasurmonterpisaprèstu vasvoirqued’l’autrebord, l’océan est beau. Ça vaut la peine de continuer de se battre j’te jure, d’l’autre bord, c’est vraiment
beau.
ZIGZAG La voix des jeunes de la MRC du Granit Secondaire-Histoires, poésie et jeux





















































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